Ridha Shkandali : «Le remboursement des dettes intérieures et extérieures sera compliqué»
Intervenant sur un plateau radio, le professeur universitaire et expert économique, Ridha Shkandali, estime que l’année 2024 sera extrêmement difficile au niveau du remboursement des dettes intérieures et extérieures du pays, d’autant plus que le montant dû est très important et s’élève à 24,7 milliards de dinars, dont 12,3 milliards de dinars de dettes extérieures. Selon lui, «la Tunisie doit garantir au moins ce montant afin de s’acquitter de ses dettes. La vision n’est pas encore clarifiée en ce qui concerne la mise à disposition du montant de 16,4 milliards de dinars d’emprunts extérieurs intégré dans le budget de l’Etat, et dont 14,5 milliards de dinars sont alloués au soutien du budget. Quelles seront les sources auprès desquelles la Tunisie pourrait obtenir ces fonds ?».
Shkandali explique qu’il n’y a aucune mention officielle dans la loi de finances 2024, quant à de probables coopérations avec le Fonds monétaire international, l’Union européenne, la France, l’Allemagne ou encore l’Italie. «Les emprunts extérieurs de la Tunisie ont augmenté de 3,9 milliards de dinars, pour passer de 7,6 milliards de dinars en 2022 à 10,6 milliards de dinars en 2023, soulignant que les dons étrangers ont été multipliés par plus de 4 fois, passant ainsi de 354 millions de dinars, estimés initialement dans la loi de Finances 2023, à 1.537 millions de dinars sur l’ensemble de l’année 2023. Cela signifie que le gouvernement tunisien s’est appuyé en 2023, principalement sur l’emprunt extérieur, contrairement à la volonté politique du Président de la République».
Il affirme que les perspectives de croissance économique en Tunisie à l’horizon 2024 sont étroitement liées à la clarté de la vision économique que poursuivra le gouvernement. Il convient de noter que le niveau de croissance économique est passé de 4,3% en 2021 à 2,2% en 2022, et qu’il est probable qu’il baissera même en dessous des nouvelles estimations, soit 0,9%.